Décortiquons le mot « le cas échéant »

Table des matières

Le cas échéant : origine, sens et évolution

L'origine du mot

Échéant est le participe présent du verbe échoir, un mot aujourd’hui rarement employé, qui signifie « tomber ». Il est issu du latin, tout comme son cousin choir, aujourd’hui également très peu utilisé.

Ce sens de « tomber » reste visible dans l’expression le cas échéant, qui veut dire :

« Si le cas se présente, si la situation survient, si cela arrive. »

Mais échoir peut aussi signifier :

  • Être attribué ou revenir à quelqu’unLes tâches lui échoient

  • Arriver à échéance, à la fin d’un délaiLe contrat échoit dans deux semaines

La difficulté

Pourquoi échoir est-il si peu utilisé ? À cause de sa conjugaison difficile, ce qui a conduit à sa quasi-disparition, au profit de verbes comme tomber ou revenir.

Par exemple :

  • Présent : j’échois, tu échois, il échoit

  • Passé simple : j’échus, tu échus…

Peu intuitif, non ?

Dans la même famille

Tous ces mots ont un lien avec l’idée de chute ou de fin :

  • Échéance : date à laquelle quelque chose « tombe » (se termine)

  • Chute, chuter

  • Déchéance

  • Caduc : ce qui « tombe », comme les feuilles d’automne

  • Accident : événement qui « tombe » de façon imprévisible

  • Chance : issue incertaine, au départ « manière dont tombent les dés »

Évolution orthographique

Autrefois, échoir s’écrivait écheoir, tout comme cheoir (choir) et décheoir (déchoir), avec un e.

Mais en 1762, l’Académie française a supprimé ce e muet, simplifiant les formes :

  • écheoir → échoir

  • cheoir → choir

  • décheoir → déchoir

La famille de seoir (verbe signifiant « convenir » ou « être assis ») a conservé le e jusqu’aux rectifications orthographiques de 1990, qui autorisent désormais :

seoir ou soir, asseoir ou assoir, etc.

Ce changement rend la conjugaison plus cohérente, mais a aussi créé des homographes comme soir (verbe) et soir (le moment de la journée)…

À retenir

Échéant est le participe présent d’échoir, un verbe presque disparu qui signifie « tomber, arriver, être attribué ». On le retrouve aujourd’hui essentiellement dans l’expression le cas échéant. Issu d’une grande famille liée à l’idée de chute ou de fin, il partage des racines avec échéance, chance, chute ou accident.

Partager cette régle

Autres règles d'orthographe