Mœurs : sens, origine et subtilités d’usage
Le mot mœurs vient du latin moris, qui signifiait à la fois « désir, caprice » et « usage, coutume ».
C’est ce second sens – l’habitude sociale – qui a été conservé en français moderne.
Mais très vite, cette idée de coutume s’est enrichie d’une dimension morale, non régie par la loi, mais régie par des jugements de valeur : ce qui est bien ou mal, vertueux ou déviant, selon une société donnée.
Des exemples pour tout comprendre
On parle ainsi de :
bonnes mœurs ou mauvaises mœurs
mœurs irréprochables ou dépravées
mœurs austères ou mœurs libres
Exemples :
– Cette époque avait des mœurs plus strictes.
– Il a été poursuivi pour atteinte aux bonnes mœurs.
– Les mœurs de cette civilisation fascinent encore aujourd’hui.
À noter : le mot mœurs peut aussi simplement désigner les habitudes de vie d’une société, sans implication morale :
– Les mœurs du Moyen Âge
– Les mœurs animales
Expressions célèbres
Deux expressions proverbiales bien connues :
Autres temps, autres mœurs : les comportements évoluent avec le temps.
La musique adoucit les mœurs : l’art a un effet bénéfique sur les comportements.
Orthographe et prononciation
Mœurs est un mot pluriel féminin : on dit les mœurs, des mœurs, ces mœurs.
Il s’écrit avec un Œ lié (comme dans cœur ou sœur).
On peut le prononcer de deux façons :
– [mœʁ] (sans prononcer le s)
– [mœʁs] (avec le s), prononciation influencée par son statut pluriel.
Le mot existe uniquement au pluriel.
A retenir
Le mot mœurs désigne à la fois les habitudes de vie et les normes morales d’un individu, d’un groupe ou d’une époque. Toujours au pluriel et d’origine latine (moris), il véhicule une idée de coutume socialement acceptée ou critiquée. Il appartient à une riche famille de mots autour de la morale, et s’emploie autant dans des contextes sociaux, historiques que littéraires.